Episodes

  • Épisode 3 — Pétale 1 — Entretien avec Philippe Yong
    Sep 29 2025

    Imaginant Montréal comme “la Babylone parfaite, multiculturelle et ouverte” qu’elle incarne parfois au yeux de celleux qui sont de passage, Philippe Yong s’est laissé séduire par la plus francophone des métropoles nord-américaines.

    Venu en famille “tenter sa chance”, il a dû refaire ses preuves en tant qu’enseignant dans un monde professionnel où les titres scolaires et l’expérience acquise ailleurs ne valent pas toujours ce que l’on imagine.

    Ni tout à fait l’égal de Québécois·es aux yeux desquel·les il reste un immigré, ni tout à fait chez lui dans une France qui ne lui est plus si familière, il vit sa migration comme un décentrement. Exilé de l’intérieur, son centre de gravité oscille, “perdu quelque part au milieu de l’Atlantique”.

    Du sentiment d’incomplétude, de trouble identitaire et de la nécessité de s’ancrer ici malgré des forces contraires, il a fait la matière de ses deux premiers romans. Des personnages sensibles, déracinés, prennent vie dans les pages qu’il n’aurait sûrement jamais écrites s’il était resté à Paris. C’est ainsi dans la cité montréalaise, dont la cartographie lui échappe encore en partie, qu’il est devenu écrivain.

    Un statut qui est aussi l’occasion de faire de belles rencontres et de persévérer dans la découverte de cette terre d’Amérique du Nord qui reste, à ses yeux, en partie insaisissable.

    Pour consulter la biographie de notre invité Philippe Yong, la liste des textes cités dans l’épisode et d’autres ressources, rendez-vous sur notre site web à l’adresse jhabiteoujelutte.com

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    56 mins
  • Épisode 3 — Exils — Noyau — Habiter l’exil
    Sep 15 2025

    “Déplacé·es”, “déraciné·es”, “exilé·es”, “réfugié·es”, “expatrié·es”, “immigré·es/émigré·es”... tant d’images, pour ne pas dire de clichés, tant de jugements, pour ne pas dire d’injustices et de discriminations, accompagnent les termes qui s’offrent dans notre vocabulaire pour nommer les réalités et les expériences nécessairement plurielles de celles et ceux qui ne sont pas resté·es là où iels sont né·es.

    Enseignant·es, chercheur·euses, écrivain·es, artiste·s, nos invité·es ont accepté avec beaucoup de sincérité et de générosité de parler de leurs déplacements. Plus ou moins forcés et fréquents, ces derniers font sens en tant qu’agencements complexes d’espoirs, de rencontres et de déchirements.

    Toujours là-bas et en même temps ici, peut-être bientôt ailleurs, nos invité·es vivent à l’endroit où se tiennent celleux qui apprennent à s’inscrire dans des lieux inconnus, peuplés de gens qui ne les attendaient pas.

    Étranger·ères aux yeux des autres et parfois à elleux-mêmes, iels s’expérimentent dans l’entre-deux, dans l’interstice - instables, hybrides, ambivalent·es, en mouvement.

    Notre hôte

    Au moment de la création de J’habite où je lutte, nous avions le désir que ce projet soit un espace d’accueil et de rencontres, appropriable par toutes celles et tous ceux qui partagent notre envie de penser le monde et de le transformer.

    Nous sommes donc ravi·es que Florian Grandena nous ait proposé de travailler, pour ce troisième épisode, sur le thème de l’exil.

    Pour exprimer toutes ses complexités, nous avons pensé cet épisode comme une fleur. Autour du noyau qu’est cette table ronde s’organisent plusieurs pétales faits d’entretiens individuels. Dans une conversation-tige, nous déployons, pour finir, quelques réflexions suscitées par les échanges avec nos invité·es et par la lecture de textes que nous nous réjouissons de vous faire (re)découvrir.

    Pour consulter la liste des textes cités, la biographie de nos invité·es et d’autres références liées à l’épisode, visitez notre site web à l’adresse jhabiteoujelutte.com.

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    1 hr and 48 mins
  • Épisode 2 — Échecs (Partie 3: Créations)
    Feb 25 2025

    Voici la troisième partie l’épisode 2 du podcast J’habite où je lutte, intitulé “Échecs”. Celle-ci est dédiée à la création.

    Inspiré·es par l’ouvrage au coeur de cet épisode, Échecs et vomissements. Réflexions sur l’insuccès comme mode de vie (Somme toute, 2023), nous avons osé créer quelque(s) chose(s).

    Nos pièces sont à lire, à entendre, à dé-couvrir.

    Nous espérons qu’elles sont des lieux, des luttes, des envies de…

    nous rencontrer.

    ——

    Nous avons essayé échoué,

    ensemble,

    à présenter ici nos créations.

    Nous en sommes

    déçu·es, heureux·ses, embarassé·es, enthousiastes, gêné·es, ravi·es.

    Pourtant nous avons écrit/parlé et

    Bref.

    Nous avons PARTAGÉ avec vous

    les créations que voici.

    - Vanessa Jérome & Pierre-Luc Landry

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    47 mins
  • Épisode 2 — Échecs (Partie 2: Table ronde)
    Feb 18 2025

    Le 7 février 2024, nous avons eu le plaisir d’organiser et d’animer une table ronde autour de l’ouvrage Échecs et vomissements: réflexions sur l’insuccès comme mode de vie et philosophie, dirigé par Florian Grandena et Éric Mathieu. L’enregistrement qui suit offre l’occasion de l’entendre dans son intégralité.

    Perdre/retrouver sa langue maternelle quand on est en situation de migration; être neurodivergent·e en contexte académique; se sentir maltraité·e par les logiques néolibérales de l’Université; ne pas (savoir) croire dans sa qualité d’écrivain·e; se sentir dans tous les cas, en tous sens et sans répit, déplacé·e, inadapté·e, inadéquat·e; en échec, autrement dit.

    Contre l’exclusion, le signalement parfois sadique de leurs différences et désajustements, contre la solitude, les auteurices de l’ouvrage s’exposent et construisent les conditions de possibilité du soutien, du partage. Peut-être aussi, de la joie.

    Auteurices de cet ouvrage “pop-punk”, iels nous invitent à faire de l’échec une résistance, une lutte. À tout le moins, une occasion d’aller mieux dans ce monde qui (nous) échoue.

    Textes cités
    Arno Bertina, Ceux qui trop supportent
    Joyce Carol Oates, La foi d’un écrivain
    Gustave Flaubert, Madame Bovary

    Jack Halberstam, The Queer Art of Failure
    Jean-Paul Sartre, L’idiot de la famille

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    2 hrs and 13 mins
  • Épisode 2 — Échecs (Partie 1: Entretien)
    Feb 11 2025

    Vies rêvées, corps parfaits, richesses et voluptés s’étalent au fil de nos heures instagramées, tiktokées. Derrière les façades de nos écrans aux lumières bleutées, une réalité: celle des corps qui souffrent, des esprits qui déraillent, des âmes qui se fendillent. Qu’importe. L’échec est tabou. Il n’est pas question d’en parler.

    Lovés dans les mots de Sartre et de beaucoup d’autres écrivain·es ou artistes, Éric Mathieu et Florian Grandena ont lancé une invitation: réfléchir librement à l’échec, pour lui même, pour de vrai.

    L’ouvrage Échecs et vomissements. Réflexions sur l’insuccès comme mode et de vie et philosophie, rassemble douze contributions. À l’endroit des doutes existentiels, des déchirements culturels et linguistiques, des déraillements professionnels, chacune conteste et défie, à sa manière, la tyrannie du succès dans laquelle nous vivons. Toutes invitent à nous laisser porter par l’échec, à le faire vivre à notre côté, à transformer son côtoiement inéluctable en pratique, en art de la création.

    “Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore”, écrivait Samuel Beckett. Une formule que les auteurices de l’ouvrage nous invitent à transformer en mode de vie, en philosophie.

    Textes cités
    Samuel Beckett, Cap au pire
    Jean Cocteau, Le coq et l’arlequin
    Gustave Flaubert, Madame Bovary
    Florian Grandena et Éric Mathieu (dir.), Échecs et vomissements
    Jack Halberstam, The Queer Art of Failure
    Jean-Paul Sartre, L’idiot de la famille

    Autres ressources
    Chronique de Vanessa Jérôme à propos du livre sur les ondes de Radio-Canada

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    1 hr and 16 mins
  • Épisode 1 — Bonus 3 — Entretien avec Marie Villeneuve
    Nov 19 2024

    Tombée dans la marmite de la radio il y a plus d’une décennie, Marie Villeneuve accompagne le réveil des britanno-colombien·nes et des yukonais·es tous les matins de la semaine, de 6h à 9h.

    Elle partage ici son expérience, ses réflexions sur le métier d’animatrice, son lien avec un territoire qu’elle a découvert par amour et sur lequel elle est restée pour prendre toute sa part à la vie de la communauté francophone.

    Marie Villeneuve croit au pouvoir de la voix, en sa capacité à créer des conversations.

    Elle a accepté de réfléchir avec nous au lien qui se tisse dans une entrevue au-delà des normes et des pratiques journalistiques; un lien sur lequel l’entrevue prospère pour offrir aux auditeurices le meilleur de l’histoire qu’il y a, ce matin-là, à raconter.

    Autres ressources

    Phare ouest, Radio-Canada, sur Ohdio. https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/277/phare-ouest?tz=GMT%2B1

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    47 mins
  • Épisode 1 — Bonus 2 — Entretien avec Damien Contandriopoulos
    Nov 5 2024

    Non infirmier en sciences infirmières, homme dans une discipline féminine, francophone dans une province anglophone, Damien Contandriopoulos se dit “chroniquement mésadapté à son environnement”.

    Une position inconfortable, qui lui a offert l’occasion de s’interroger sur “la fausse gentillesse sirupeuse” dans laquelle on l’enrobait et qui était, en réalité, une technique de domination visant à le contrôler, le silencier, le réprimer, lui interdire d’être lui-même.

    Avec ses co-autrices, il en propose une théorisation stimulante, qu’il partage ici.

    Textes cités

    Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique, Seuil, 2001.

    René Char, Fureur et mystère, Gallimard, 1948.

    Damien Contandriopoulos, Nathalie Stake-Doucet, Joanna Schilling, « Fake kindness, caring and symbolic violence », Nursing Ethics, 2023, 0(0). doi:10.1177/09697330231209290

    Michel Foucault, La Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France (1978-1979), EHESS/Gallimard/Seuil, 2004.

    Fabienne Pavis, Hélène Chamboredon, Muriel Surdez, Laurent Willemez, « S'imposer aux imposants. A propos de quelques obstacles rencontrés par des sociologues débutants dans la pratique et l'usage de l'entretien », Genèses. Sciences sociales et histoire, 1994, n°16, p. 114-132. https://shs.hal.science/halshs-02125532v1

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    32 mins
  • Épisode 1 — Bonus 1 — Discussion autour de l’article “From Safe Spaces to Brave Spaces”
    Oct 22 2024

    Dans ce texte à vocation pédagogique, les auteurices déconstruisent les pièges qui se cachent derrière les règles de discussion qui ont largement circulé dans les contextes scolaires depuis la théorisation, dans les années 1990, de la notion d’“espace sécuritaire”.

    Dénonçant l’escapisme relationnel qui résulte de la volonté de préserver à tout prix la sécurité des échanges et des participant·es, iels invitent à entrer avec courage en conversation et à tenir (à) la relation aussi longtemps qu’il faut pour exprimer avec honnêteté ses pensées, s’accorder -ou se disputer-, construire enfin une nouvelle réalité dans l’intelligence et le respect de soi, et des autres.

    Textes cités

    Brian Arao, Kristi Clemens, « From Safe Spaces to Brave Spaces: A New Way to Frame Dialogue Around Diversity and Social Justice », dans The Art of Effective Facilitation, Stylus Publishing, 2013, p. 135-150. https://www.anselm.edu/sites/default/files/Documents/Center%20for%20Teaching%20Excellence/From%20Safe%20Spaces%20to%20Brave%20Spaces.pdf

    Kimberlé Crenshaw, « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex: A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics », University of Chicago Legal Forum, 1989, p. 139-67. https://chicagounbound.uchicago.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1052&context=uclf

    Éléonore Lépinard, Sarah Mazouz, Pour l’intersectionnalité, Anamosa, 2021.

    Lee Maracle, My Conversations with Canadians, Book*hug Press, 2017.

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    29 mins