Sage-femme homme ? Sage-homme ? En fait, comment appelle-t-on un homme dont le métier est sage-femme ? 

Et bien la réponse est simple : on dit UN SAGE-FEMME, car ce nom définit celui ou celle « qui détient la sagesse des femmes ». L’Académie Française propose également le terme de maïeuticien. Longtemps réservée aux femmes, la profession s’ouvre aux hommes en 1984. Au 1er janvier 2022, on comptait 2,7% de sages-femmes hommes en activité seulement, un chiffre stable depuis plusieurs années (source : CNOSF).  

Morgan est l’un des deux sages-femmes hommes qui m’ont accompagnée lors de mes grossesses et m’ont ouvert les portes d’un monde merveilleux : celui de la connaissance et de la compréhension de soi, de la bienveillance, de la confiance et de la physiologie. Ils ont allumé des lumières qui ne se sont jamais éteintes et qui se sont même intensifiées avec le temps. 

Aujourd’hui adepte de la physiologie, mimant avec réalisme et humour les positions de l’enfantement, imitant les sons si particuliers de la naissance, il accompagne notamment les femmes et les couples de manière « globale », du début de la grossesse au post partum, assurant ainsi une continuité et faisant grandir un lien de confiance entre eux. Il les accueille au sein du seul plateau technique de la région lyonnaise pour la naissance, leur offrant ainsi une présence bienveillante, rassurante et surtout privilégiée : le jour de la naissance, il ne court pas de salle en salle, il est là exclusivement pour accompagner sa patiente qui s’apprête à donner naissance. 

Mais ce métier qu’il exerce aujourd’hui avec ferveur et passion n’a pas toujours été une évidence. A 19 ans, pas facile de s’imaginer dans un monde de « femmes », lui qui se voyait plutôt chirurgien ou ingénieur. Au terme de ses études de sage-femme, alors qu’on reconnaît ses talents de « technicien », il va découvrir la puissance de la naissance auprès d’une femme qui enfante. Pour la toute première fois, la situation lui impose clairement de ne rien faire, et ce sera le début d’une nouvelle ère. 

« A quoi je sers si la femme sait enfanter par elle-même ? ». C’est auprès des femmes qu’il va entreprendre un long voyage de déconstruction : se défaire de ce qu’on lui a enseigné, ne plus intervenir, et même ne plus interférer ! Il va apprendre au fur et à mesure à observer, ressentir, faire confiance. Avec pas moins de 900 naissances à son actif, dont presque 200 en plateau technique, il a cheminé au fil du temps auprès des principales intéressées et a su modifier sa pratique et affiner sa posture.

Le témoignage que je vous propose aujourd’hui est un bel exemple d’humilité, un voyage à travers le cheminement personnel et professionnel de Morgan, un homme devenu sage-femme puis à son tour papa, un homme en constante remise en question et quête de justesse.  

Je vous souhaite une belle écoute.  

Merci Morgan d’avoir pris cette place à l’amphi ce jour-là, d’avoir dit oui à ce métier incroyable au cœur de l’intime, et surtout d’avoir fait ce chemin auprès des femmes que tu as rencontré sur ta route !   

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⚠️ Avertissement : 

Chaque récit peut venir trouver un écho en vous, selon votre propre histoire. et parfois même de manière inattendue. Soyez à l’écoute de vos ressentis et n’hésitez pas à interrompre l’écoute si celle-ci vous met inconfortable. Vous pouvez avoir besoin d’être accompagné.e pour tisser votre propre histoire de naissance. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre doula, votre sage-femme ou toute autre personne de confiance pour trouver le soutien nécessaire. 

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Si vous souhaitez témoigner au micro des Amours Naissantes, vous pouvez envoyer un email à amoursnaissantes@gmail.com ou me contacter par Instagram @amoursnaissantes_lepodcast. Au plaisir de vous accueillir. 

Oryane, je la connais depuis des années : c'est la petite soeur d'une amie très chère. Après m'avoir contactée au début de sa grossesse en tant que doula, elle a traversé cette période avec beaucoup de joie, puis a vécu la naissance de son bébé et m'a finalement recontactée il y a peu afin de revenir sur la naissance de sa fille Jayne, née il y a 10 mois tout pile le jour de notre enregistrement.

Elle rencontre Xavier et au bout de quelques mois tombe enceinte sous stérilet. Une grande surprise qu'ils vont accueillir avec joie dès les craintes médicales évaporées et le stérilet retiré sans difficulté. Ravie de concrétiser enfin son projet d'être mère auprès de son chéri, elle s'informe et s'entoure pendant sa grossesse, fait partie d'un groupe de naissance, expérimente l'hypnose, et rédige un projet de naissance. Celui-ci est clair et précis, mais également très ouvert : rien de figé, elle sait que tout est possible. Oui, mais elle n'a pas envisagé que tout pouvait se passer à l'exact inverse de ce qu'elle avait imaginé...

Elle revient dans cet épisode sur sa grossesse, ses projections, sur l'attente interminable quand on voit la fameuse date de terme arriver, et même être dépassée. D'une envie de naissance physio, elle bascule dans un monde surmédicalisé : surveillance accrue dès le terme dépassé, déclenchement, attente, stress, solitude. Oryane et Xavier se sentent abandonnés par les équipes médicales, bien occupées par les naissances en cours, tandis que rien ne bouge pour Oryane malgré le déclenchement. Les heures défilent. Jusqu'au moment où tout bascule et que la naissance devient urgente. Oryane vit très mal la césarienne, mais également le manque d'information et de considération qu'elle va subir tout au long de son hospitalisation. Les suites de couche vont également grandement la surprendre, elle ne s'attendait pas à être autant diminuée, limitée dans ses gestes.

Tout doucement, insidieusement, la dépression s'installe et Oryane n'ose pas en parler, de peur d'être jugée. C'est au bout de quelques mois qu'elle ose enfin l'évoquer à un pédiatre qui va l'accompagner pour sortir la tête de l'eau. Un témoignage précieux qui met en lumière l'impact de son vécu de naissance sur sa construction en tant que mère, mais également sur la difficulté à parler de cette maladie encore trop taboue qui toucherait 10 à 15% des mères selon un rapport de la Commission des 1000 premiers jours.

Je vous souhaite une très belle écoute.

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Aujourd’hui c’est un témoignage particulier que je vous propose puisqu'il s’agit de celui de mon fils aîné, Jules, 10 ans et demi. Lui est né en 2012 dans une maternité de niveau 3. Depuis, un petit frère puis une petite sœur ont rejoint notre famille, tous nés en structure, dont la dernière fois en plateau technique et donc avec un accompagnement que je qualifie de « Premium ». Pour cette quatrième grossesse, nous avons fait le choix d’accueillir ce bébé dans notre nouvelle maison dans laquelle nous emménageons seulement un mois avant son arrivée. Jules en a été le témoin privilégié il y a quelques mois maintenant. Un instant de vie suspendu, presque anodin dans son enfance bien remplie, et pourtant sans doute un élément fondateur de sa vie future.

Quel regard ont les enfants sur la naissance d’un bébé ? Qu’en savent-ils ? Qu’imaginent-ils ?  

Jules baigne dans le monde des naissances depuis que j’ai emprunté le chemin de ma nouvelle vie professionnelle il y a 3 ans, et même sans doute depuis bien avant, quand son frère et sa sœur sont arrivés ! Il dévore mes livres que je laisse traîner un peu partout, dont les fabuleux tomes de "La Naissance en BD" de Lucile Gomez dont il ne fait qu’une bouchée. Après avoir déjà été grand frère d’un petit garçon il y a 7 ans puis d’une petite fille il y a presque 4 ans, Jules s’apprête à vivre une nouvelle aventure : la naissance à la maison d’un bébé dont on ignore le petit secret.
 

Très tôt, lorsque l’on parle de cette naissance à la maison, entourés de sage-femmes, Jules manifeste son envie d’être présent, et c’est une porte qu’on laisse ouverte. Moi-même j’ai très envie que mes enfants vivent cela de près, tout en prenant en compte leur caractère, leur âge, leur sensibilité. Au fil des discussions au cours de la grossesse, nous imaginons bien la présence de Jules seul, il est plus grand, plus posé, et manifeste une véritable envie d’être présent. Nous verrons au moment voulu, tout reste possible et ouvert. On ne veut pas qu’il ressente d’injonction à être là, on souhaite que ce soit préparé, et qu’il ait le choix jusqu’au dernier moment. 

C'est avec un grand sens des responsabilités et sans aucune peur qu'il va aborder ce moment, sans vraiment savoir ce qui nous attend...

Dans cet épisode, nous revenons lui et moi sur cette soirée incroyable. Avec ses mots, il raconte ce qu’il a vécu, ce qu’il a vu et fait. Il partage avec son regard d’enfant de 10 ans la magie d’une soirée exceptionnelle, une tranche de vie aussi normale et fluide que bouleversante et transformatrice. C’est un témoignage intime que je vous livre avec émotion car il parle de mon histoire à travers les yeux de mon premier bébé, celui qui m’a fait naître mère, mon Jules.  

Je vous souhaite une très belle écoute.

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