
Episode 2 - Une bataille après l'autre (Paul Thomas Anderson) & Un simple accident (Jafar Panahi)
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Entre la clarté d’un plan et le vacarme d’une époque, un film avance, haletant. Une bataille après l’autre, le nouveau Paul Thomas Anderson, porte dans son titre même la promesse d’un affrontement continu : avec la politique, avec le temps, avec l’idée d’un cinéma encore capable de respirer. Ici, la lutte n’est pas seulement militaire ou morale — elle est esthétique. Le film s’attaque à la vitesse du monde, à la saturation du discours, à cette époque où tout se dit trop vite.
Une conversation s’ouvre alors, tendue comme un montage. Les images d’Anderson croisent celles de There Will Be Blood, de The Master, de Phantom Thread ; la comparaison se risque jusqu’à Tarantino, dont la flamboyance se confond parfois avec le fascisme du cool. L’ombre de Pynchon flotte sur le scénario, celle de Benicio Del Toro traverse une scène comme un souffle, moment suspendu où le film semble enfin trouver son rythme — une respiration dans le tumulte.
Au centre du débat, une question obsède : comment filmer le présent sans l’aplatir ? Le politique n’y est plus un mot d’ordre, mais un battement irrégulier, un pouls. Le film cherche la forme juste — celle qui ne commande pas, celle qui écoute.
Puis, en écho, Un simple accident de Jafar Panahi. L’autre versant d’un même désir : retrouver la transparence du regard, la possibilité du réel. Là où Anderson orchestre la démesure, Panahi propose la retenue. Le monde, soudain, tient dans un plan fixe, dans la lumière d’une route, dans la lenteur d’un geste.
Ainsi se dessine la traversée de cet épisode : du tumulte à la simplicité, du grand dispositif américain à l’épure iranienne. Deux films, deux manières d’habiter le monde. Et, dans l’espace entre les deux, une interrogation constante : que peut encore le cinéma, quand tout semble vouloir parler à sa place ?