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Le Trait

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By: Ben & Estelle
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Le Podcast qui part à la rencontre des créateurs, designers, architectes. Contact : letraitpodcast@gmail.com© 2025 Le Trait Art
Episodes
  • LE TRAIT - Episode 55 - Alias Mathias
    Jul 11 2025

    Le Trait a rencontré le « créateur » Mathias au salon « Révélations », qui a eu lieu au Grand palais en mai dernier.
    Mathias est le nom qu’il a emprunté à 29 ans pour repartir à zéro. Il s’est alors installé comme artisan rue de Charenton (12e) : «Cela a été 15 ans de labeur ; une période très perturbante, très difficile. Je me suis toujours dit que si je m’en sortais, j’aiderais les jeunes ». Il a tenu sa promesse en lançant l’association Matières libres en 2015 qui chaque année octroie le Prix Mathias doté d’une somme de 6000 euros, ouvert aux jeunes créateurs de moins de 30 ans sortant d’écoles ou autodidactes. Le jury est choisi parmi des personnalités des arts appliqués, du design, de la décoration, des médias ou chefs d’entreprise. L’originalité, le savoir-faire et la liberté créative sont particulièrement récompensés. Depuis 2023, la maison Baccarat (avec laquelle Mathias collabore depuis toujours dans son travail de designer) décerne aussi le prix «Alchimie de la joie», une résidence d’un mois à la manufacture Baccarat (Meurthe-et-Moselle). Il est encore possible de candidater pour le prix 2025 (jusque fin juillet).
    La découverte du verre a été capitale. Il trouve un procédé de verrerie qui pendant 15 ans lui a permis de «faire la plus belle verrerie du monde, après on m’a copié. Je me suis rendu compte que je pouvais utiliser d’autres matières. J’ai fait des couverts, des nappes ... ». La griffe Matthias était partout. Mathias estime que les jeunes designers doivent résister et imposer leur signature, même si c’est difficile. « La signature, c’est la vie ».
    Matthias a accepté de nous raconter avec passion et une grande émotion son parcours...
    institut-savoirfaire.fr/sites/default/files/brochure_-_mathias_matieres_libres_2019.pdf
    Révélations biennale internationale des métiers d'art et création
    VERBATIM
    «J’ai commencé en 1972 au fond d’une cour d’immeuble. J’étais heureux mais le défi était de réussir et d’être reconnu.»
    «La parution dans un magazine vous donne la reconnaissance mais ne vous fait pas vivre. À l’époque, on n’avait pas les réseaux sociaux pour se faire connaître.»
    «J’ai pris l’appellation : Créations Mathias. Pour moi, création, c’est le mot essentiel de la vie. Mais personne ne l’utilisait à l’époque. Je ne me dis pas designer, c’est un terme anglais qui n’a rien à voir avec ce que l’on fait. Le mot designer ne rend pas compte du métier de la main. Je ne me revendique pas artiste. Dès que l’on produit en multiple, nous ne sommes plus des artistes.»
    «La signature c’est la richesse de la vie.»
    «L’âme est ce qu’il y a de plus important dans la création.»



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    59 mins
  • LE TRAIT - Episode 54 - Nathalie Obadia : galeriste puissante
    Apr 15 2025

    La réputation de Nathalie Obadia n'est plus à faire. Déterminée, énergique et passionnée, elle incarne pleinement ces qualités lorsque nous la rencontrons dans sa galerie du Faubourg Saint-Honoré, un matin d'avril. Nous souhaitions l'interroger sur son parcours de galeriste entamé il y a un peu plus de 30 ans, en 1993, lorsqu'elle ouvre sa première galerie rue de Normandie (Paris 3e), ainsi que sur son livre récemment paru, "Figures de l'art contemporain. Des esprits conquérants", aux éditions Cavalier Bleu.

    Nathalie Obadia s'est imposée dans le cercle très fermé des galeristes. Elle raconte qu'à 13 ans déjà, elle visitait des galeries, engageant des conversations avec Mathias Fels, Jean-Marc Lambert, et d'autres figures du milieu. Daniel Varenne a même vendu à ses parents une œuvre de Tom Wesselmann. Passionnés par l'art, ses parents ont commencé une collection de pop art. Bien qu'elle vienne d'un milieu sans grande fortune, l'art y occupait une place centrale. Selon elle, la démarche de ses parents était atypique pour l'époque, car les acheteurs d'art étaient principalement issus de grandes dynasties familiales, dit-elle. Aujourd'hui, elle est convaincue qu'il est possible de constituer une collection sans nécessairement disposer de moyens considérables, mais en nourrissant avant tout une grande curiosité (mot qui reviendra souvent dans la discussion).
    Les grands-parents de Nathalie Obadia étaient commerçants, ce qui lui a peut-être transmis une fibre commerciale. Elle dit apprécier particulièrement l'échange, le contact.
    Par sécurité, elle entreprend des études de droit puis Science po en relations internationales qu'elle a d'ailleurs retrouvé comme intervenante: l'ancien directeur de l'IEP, Frédéric Mion, lui ayant confié un cours sur l'analyse du marché de l'art contemporain.

    Nathalie Obadia effectue plusieurs stages, notamment chez Maeght, avant de se lancer dans l'aventure d'une galerie.
    Nathalie Obadia dégage une impression de mouvement constant, de vigilance, malgre son succès. Mot qu'elle réfute toutefois : "Je ne vois pas mon parcours comme un succès. Il y a encore tellement à faire. Le métier a beaucoup évolué. Il n'y a pas de rente de situation. Chaque matin est un défi. Il faut trouver des projets pour les artistes que l'on défend, inventer des ventes, susciter des envies, et, bien connaître son environnement, à la fois national et international."

    Dans son ouvrage "Figures de l'art contemporain", Nathalie Obadia aborde un sujet essentiel : la nécessité de canaux de légitimation dans le monde de l'art, en particuluer avec l'émergence de l'art conceptuel. Elle situe cette rupture à la fin des années 1960 : "On s'est progressivement éloigné de la notion de beauté kantienne. Un objet peut devenir une œuvre d'art, mais ce n'est pas automatique. Il faut des intermédiaires pour le légitimer, comme par exemple les curateurs." Lorsqu'on lui demande si l'art conceptuel ne va pas parfois trop loin, elle répond que, selon elle, il existe plusieurs voies possibles pour un artiste. Et c'est le temps qui tranchera : "Il ne restera que les bons."

    VERBATIM
    "À 15-16 ans, j'ai fait des stages chez Adrien Maeght, en Italie chez des marchands, et chez Daniel Varenne qui avait vendu à mes parents une œuvre de Tom Wesselmann.
    -J'ai préféré faire des études plus classiques en droit et en sciences politiques, en relations internationales.
    -Le rôle du galeriste, c'est un peu celui d'un agent d'art. Je choisis de défendre un artiste. J'influence les gens influents : curateurs, critiques d'art, collectionneurs prescripteurs. -Mon rôle est de faire avancer la cause des artistes que je défends auprès de ces personnes. Une galerie de haut niveau a accès aux grandes foires, aux collectionneurs importants, aux musées. On peut redécouvrir un artiste. Cela a été le cas pour Martin Barré, qui est décédé en 1993.

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    51 mins
  • LE TRAIT - Episode 53 - L'archi harmonie d'AW2
    Feb 27 2025

    Réda Amalou et Stéphanie Ledoux.
    En mode workshop.

    Ce nouvel épisode du Trait met en lumière le duo Réda Amalou et Stéphanie Ledoux à la tête de l’agence AW2 (pour Architecture Workshop).

    Réda Amalou, diplômé de l’Université de East London, fonde l’agence en 1997, avant que Stéphanie Ledoux, diplômée de l’École Spéciale d’Architecture de Paris, ne le rejoigne en 2000.

    Le premier projet de l’agence s’avère déterminant et fondateur: des médecins français leur confient la création d’un hôpital au Vietnam. Ce projet représentait à la fois un risque, comme le raconte Réda Amalou, mais aussi une formidable opportunité. « En tant qu’architectes, nous ne sommes ni hôteliers ni médecins, et ces types de bâtiments, avec leur fonction très forte, imposent des contraintes spécifiques. Mais nous croyons que l’architecture peut créer des espaces qui redéfinissent les lieux et modifient notre manière de les appréhender. »

    D’autres projets, hôteliers cette fois, ont suivi.

    Les deux architectes partagent une vision forte de leur métier, centrée sur la nécessité de remettre la beauté au cœur de l’architecture. Cette démarche se reflète dans les projets de l’agence, visibles sur leur site. « Nous avons trop longtemps imaginé que l’architecture devait répondre à une idéologie, fondée sur des principes rigides. La réalité, c’est que ces principes étaient appliqués de manière systématique. L’architecture, pour nous, n’est pas une question d’idéologie, mais d’idées. Cette quête du beau et de l’esthétique s’incarne dans le lien émotionnel que nous tissons avec l’utilisateur et l’espace. Nous ne cherchons pas à définir ce qu’est le beau, mais à atteindre quelque chose qui nous semble à la fois sensible et intelligent ».

    Parmi les architectes qui les inspirent, il y en particulier le Sri-lankais Geoffrey Bawa (1919-2003) qui incarne, pour eux, cette sensibilité du lieu, la prise en compte du contexte naturel et végétal. Réda Amalou et Stéphanie Ledoux insistent d’ailleurs beaucoup sur le lien entre l’architecture et la vie qui fait que «nous allons atteindre le beau. Il y a un lien avec la scénographie : mettre en place les perspectives, le rapport au vide à la matière, à la lumière... ».

    Verbatim
    « Le workshop est essentiel pour nous. C’est le lieu où nous créons, où nous fabriquons, où nous rendons les idées tangibles. La création de réalité est un élément clé pour nous, car c’est ce qui nous pousse à construire, et non à réaliser des œuvres d’art. C’est là toute la différence entre un artiste et un architecte. Nous nous inscrivons dans la réalité vécue, perçue et émotionnellement ressentie.

    - Nous ne voyons pas l’architecture comme une spécialisation technique, mais comme une discipline consacrée au dessin de l’espace.

    - Les études d’architecture nous semblent être les plus complètes, car elles sont à la fois généralistes et intensives sur le plan de l’apprentissage. Elles nous aident à nous libérer des contraintes et des conventions. Le défi technique, pour un architecte, se résout avec l’expérience. Le véritable enjeu, c’est la liberté de concevoir.

    - Le beau : nous ne cherchons pas à définir ce qu’est le beau, mais à atteindre quelque chose qui nous semble à la fois sensible et intelligent.

    - Le premier conseil aux jeunes : ne pas s’autocensurer. La première des portes à franchir ; c’est celle qu’on oppose à soi-même ».

    - La culture française est profondément ancrée dans le marché public, un système où les autorités publiques jouent le rôle de donneurs d'ordre et de maîtres d'ouvrage. Ce modèle suscite l'admiration du monde entier. Pour notre part, nous avons choisi de nous tourner vers l'international, car ce sont principalement nos contacts qui nous ont orientés dans cette direction.

    - ll y a en France l’idée que l’architecte a une responsabilité vis-à-vis du public. En France, il y a obligation de recourir à un

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