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Le Trait

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By: Ben & Estelle
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Le Podcast qui part à la rencontre des créateurs, designers, architectes. Contact : letraitpodcast@gmail.com© 2025 Le Trait Art
Episodes
  • LE TRAIT - Episode 57 - Laurence Benaïm : le goût des autres
    Sep 6 2025

    Laurence Benaïm : le goût des autres

    Nous cherchions à interviewer Laurence Benaïm depuis près d'un an. Mais avec autant de casquettes ; journaliste (elle a travaillé pour Le Monde, L'Express et fondé Stiletto), auteur, éditrice, biographe (Saint Laurent, Marie-Laure de Noailles, Dior...) et une nouvelle biographie de la peintre italo-argentine Leonor Fini à paraître, en septembre, chez Gallimard, l'entretien a finalement eu lieu au début de l'été, à l'hôtel Nolinski (Paris 1er), un lieu qu'elle connaît bien. Elle y organise régulièrement des rencontres avec des designers et des créateurs, portée par le désir de transmettre son goût des autres, et en particulier pour les créateurs qu'elle soutient avec une passion indéfectible...
    Dans son roman « La sidération », paru en 2021, elle raconte son histoire familiale et évoque son grand père maternel polonais qui fabriquait des chapeaux et qui lui a, peut-être, transmis le goût des gestes, de l'artisanat :« J'aime la vérité et le silence des ateliers, dit-elle, la vérité des gestes, les instruments, les mots de la technique qui sont les complices de la main». Elle retrace l'histoire de ses parents médecins, juifs sépharades du côté de son père (Algérie) et ashkénazes du côté de sa mère, elle, installée à Paris durant la seconde guerre et qui doit se cacher à la campagne ; un épisode qu'elle ne racontera jamais vraiment. Sa mère ne se confiait d'ailleurs pas beaucoup et c'est son histoire, en particulier, que Laurence Benaïm s'attache à retracer dans ce roman alors qu'elle tombe gravement malade. « C'est un livre écrit sous forme d'une grande lettre : ce que je n'ai pas pu lui dire ».
    Elle a voulu « documenter », dit-elle, l'histoire de sa mère comme elle « documente » ses biographies : un travail d'enquête « Tout savoir, s'imprégner pour arriver à quelque chose de poétique ». La biographie de Saint-Laurent, qui est devenue un ouvrage de référence, lui a pris à peu près sept ans. Elle cite comme modèle Stephen Zweig et Pierro Citati.
    Laurence Benaïm est aussi la biographe du décorateur d'intérieur Jean-Michel Frank (1895-1941). Laurence Benaïm le raconte joliment : « Le personnage s'est imposé, car j'aime les grands silencieux :il était à la fois célèbre et inconnu. Il n'a pas vraiment donné d'interviews. Son travail a finalement été extrêmement copié et a, en même temps, quelque peu disparu. Il n'a fait partie d'aucun groupe, il était solitaire. J'ai été attiré par cette personnalité. Jean Cocteau disait qu'il donnait l'impression que ses intérieurs avaient été cambriolés. Il y a dans ses créations une forme d'opulence dans la retenue, une grande sensualité associée à une grande rigueur. Une épure qui est la grâce mais n'est pas de la raideur ou du minimalisme. Comme un tailleur de diamants, il enlève pour ajouter de la lumière. Même son dépouillement a quelque chose de solaire ».
    Laurence Benaïm aime autant tant l'extravagance que la retenue quand ils sont, l'un ou l'autre « au service d'un propos ou d'une intention. Je n'aime pas les choses obligatoires ou imposées, sans regard ».
    Elle a récemment apprécié le travail d'Edi Dubien au Musée de la Chasse. Elle aime aussi Claire Tabouret, « une artiste qui cultive le sens du trait et du regard », ainsi que Jean-Philippe Delhomme.
    Dans cet épisode du Trait, Laurence Benaïm nous raconte son parcours et évoque son travail en prenant toujours soin de choisir ses mots, ce qui finalement l'importe plus que tout.


    VERBATIM

    - «J'apprends avec le temps à essayer de me délester de mes notes de lecture, qui sont comme des épingles accrochées à des robes.
    - Le créateur, c'est celui qui dessine, qui a des idées, les met en scène, raconte des histoires. L'artisan, c'est le premier d'atelier qui peut tout changer à cause d'un entoilage.
    -La virtuosité, j'essaie de la mettre dans les mots.»

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    41 mins
  • LE TRAIT - Episode 56 - L'Art de recevoir par Natacha Froger
    Aug 8 2025

    A l'hôtel avec Natacha Froger

    Le Trait poursuit sa réflexion sur le design et l'« hospitalité » avec Nathalie Froger, architecte d'intérieur chez ATOME associés. Elle nous partage sa vision dans cet épisode.
    Issue d'une école d'arts appliqués, Natacha Froger a toujours souhaité évoluer dans ce secteur. L'emblématique collaboration entre la designer André Putman et Ian Schrager, co-fondateur du célèbre Studio 54, qui a donné naissance au légendaire hôtel Morgans à New York en 1984, a profondément inspiré son choix de carrière. Cet hôtel a marqué une rupture majeure dans le monde de l'hôtellerie, en réinventant les codes de l'accueil.
    Natacha Froger explique également l'équation économique singulière qui régit le secteur hôtelier et la résilience dont cette industrie a fait preuve depuis la crise COVID-19. Elle souligne aussi la nécessité d'offrir une expérience unique, portée par la création d'un lieu doté d'âme et de sens, notamment grâce à la collaboration avec un architecte d'intérieur.
    Selon elle, les hôteliers ont compris qu'ils doivent aller plus loin. « Et nous, concepteurs, avons un rôle clé à jouer dans cette transformation. »


    VERBATIM
    « Je suis profondément attachée à cette notion de "ville dans la ville". Un hôtel est un lieu qui rassemble toutes les fonctions essentielles : l'accueil, la restauration, le bien-être, le travail. C'est un écosystème à part entière.
    L'hôtellerie se décline selon des positionnements économiques très variés, du plus accessible au grand luxe. Notre défi est de concevoir un produit qui réponde précisément aux attentes d'un segment défini, tout en conservant une ambition d'excellence.
    Ce que j'ai toujours recherché dans mes équipes, ce sont des profils pluriels, des talents venus d'horizons différents, capables d'enrichir le projet par la diversité de leurs regards.
    Le programme est la colonne vertébrale du projet. Il intègre toutes les données économiques et de gestion nécessaires à l'exploitation de l'hôtel. C'est sur cette base solide que l'on conçoit un produit cohérent, désirable, et surtout pérenne. Il ne s'agit pas seulement de créer un bel objet, mais de proposer un outil de travail performant pour l'exploitant. »

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    56 mins
  • LE TRAIT - Episode 55 - Alias Mathias
    Jul 11 2025

    Le Trait a rencontré le « créateur » Mathias au salon « Révélations », qui a eu lieu au Grand palais en mai dernier.
    Mathias est le nom qu’il a emprunté à 29 ans pour repartir à zéro. Il s’est alors installé comme artisan rue de Charenton (12e) : «Cela a été 15 ans de labeur ; une période très perturbante, très difficile. Je me suis toujours dit que si je m’en sortais, j’aiderais les jeunes ». Il a tenu sa promesse en lançant l’association Matières libres en 2015 qui chaque année octroie le Prix Mathias doté d’une somme de 6000 euros, ouvert aux jeunes créateurs de moins de 30 ans sortant d’écoles ou autodidactes. Le jury est choisi parmi des personnalités des arts appliqués, du design, de la décoration, des médias ou chefs d’entreprise. L’originalité, le savoir-faire et la liberté créative sont particulièrement récompensés. Depuis 2023, la maison Baccarat (avec laquelle Mathias collabore depuis toujours dans son travail de designer) décerne aussi le prix «Alchimie de la joie», une résidence d’un mois à la manufacture Baccarat (Meurthe-et-Moselle). Il est encore possible de candidater pour le prix 2025 (jusque fin juillet).
    La découverte du verre a été capitale. Il trouve un procédé de verrerie qui pendant 15 ans lui a permis de «faire la plus belle verrerie du monde, après on m’a copié. Je me suis rendu compte que je pouvais utiliser d’autres matières. J’ai fait des couverts, des nappes ... ». La griffe Matthias était partout. Mathias estime que les jeunes designers doivent résister et imposer leur signature, même si c’est difficile. « La signature, c’est la vie ».
    Matthias a accepté de nous raconter avec passion et une grande émotion son parcours...
    institut-savoirfaire.fr/sites/default/files/brochure_-_mathias_matieres_libres_2019.pdf
    Révélations biennale internationale des métiers d'art et création
    VERBATIM
    «J’ai commencé en 1972 au fond d’une cour d’immeuble. J’étais heureux mais le défi était de réussir et d’être reconnu.»
    «La parution dans un magazine vous donne la reconnaissance mais ne vous fait pas vivre. À l’époque, on n’avait pas les réseaux sociaux pour se faire connaître.»
    «J’ai pris l’appellation : Créations Mathias. Pour moi, création, c’est le mot essentiel de la vie. Mais personne ne l’utilisait à l’époque. Je ne me dis pas designer, c’est un terme anglais qui n’a rien à voir avec ce que l’on fait. Le mot designer ne rend pas compte du métier de la main. Je ne me revendique pas artiste. Dès que l’on produit en multiple, nous ne sommes plus des artistes.»
    «La signature c’est la richesse de la vie.»
    «L’âme est ce qu’il y a de plus important dans la création.»



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    59 mins
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