À quoi ressembleraient nos vies, si tous nos faits et gestes pouvaient être vus par nos voisins ? Notre société serait-elle plus paisible et solidaire, ou tout simplement tyrannique ? Pourrions-nous encore cultiver notre intériorité, et comment ?

Dans son roman d’anticipation Panorama, Lilia Hassaine imagine que la France, après une violente crise politique et judiciaire, a basculé dans une nouvelle ère : la Transparence. Dans ce nouveau monde, tout se voit, tout se sait, afin que nul ne puisse souffrir, ou faire souffrir, dans le secret. Pourtant, un jour, en dépit des murs translucides de leur maison, et de la surveillance de leurs voisins attentionnés, une famille entière disparaît.

Au fil de l’enquête qui commence alors, Lilia Hassaine propose une réflexion originale sur notre conception de la justice, sur la nature politique de nos émotions, et sur les conditions de notre liberté.

Dans ce nouvel épisode de Phil’tonic, nous partageons avec vous ce que ce polar philosophique nous a inspiré !

Références :

• Lilia Hassaine, Panorama, Paris, Gallimard, 2013

• Gilles Deleuze, “Post-scriptum aux sociétés de contrôle”, Pourparlers 1972 - 1990, Les éditions de Minuit, Paris, 1990

• Eva Illouz, Explosive modernité. Malaise dans la vie intérieure, traduit de l’anglais par Frédéric Joly, Paris, Gallimard, 2025

Musiques :

• Angèle, Je veux tes yeux

• Michael Jackson, Thriller

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Que faire de l’anarchisme quand on est philosophe ? Une constellation si hétéroclite de pensées rejetant toute forme d’obéissance n’est-elle pas embarrassante voire effrayante pour la philosophie politique, dont le projet tout entier repose précisément sur l’idée d’une obéissance légitime ?

Le constat est clair : les philosophes politiques ont dès l’Antiquité relégué l’anarchie au rang de concept repoussoir, synonyme de chaos. Et pourtant, il semble que l’impossible rencontre entre la pensée politique et l’anarchisme ait bien eu lieu… Car la relation entre ces best ennemies est bien plus complexe qu’il n’y paraît. À travers le cas emblématique de Michel Foucault, nous montrons dans cet épisode comment l’anarchisme a nourri au XXème siècle la critique des structures du pouvoir - discipline, institutions, gouvernement - sans que cette dette n’ait été réellement reconnue… Une façon de répondre à cette question brûlante, éminemment actuelle : une philosophie anarchiste est-elle possible ?

Références

Pierre Kropotkine, article “Anarchisme”, Encyclopaedia Britannica

Pierre Kropotkine, Autour d’une vie. Mémoires, Paris, Stock, 1971, p. 293-294

Thomas Hobbes, Le Léviathan (1651), Chapitre XIII, trad. de Philippe Folliot, 2002

Michel Foucault, Surveiller et Punir. Naissance de la la prison, Paris, Gallimard, 1975.

Michel Foucault, Sécurité, territoire et population. Cours au Collège de France 1977-1978, Paris, Gallimard / Seuil, 2004.

Michel Foucault, Qu’est-ce que la critique ? Suivi de La Culture de soi, Paris, Vrin, 2015

David Graeber, Pour une anthropologie anarchiste, traduit par Karine Peschard, Paris, Lux Éditeur, 2006

Todd May, The Political Philosophy of Poststructuralist Anarchism, University Park (Pennsylvania), Pennsylvania State University Press, 1994

Catherine Malabou, Au voleur ! : Anarchisme et philosophie, Paris, Presses Universitaires de France (PUF), « Hors collection », 2022.

Extraits musicaux

Rage Against the Machine, Killing in the Name

Mylène Farmer, Désenchantée

Georges Brassens, Mourir pour les idées

Rage Against the Machine, Know Your Enemy

Lecture des textes par Matthieu Frémont que nous remercions!

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Phil’tonic est un podcast réalisé par Madéni Claudel et Guillemette de Vaumas.

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Le face-à-face vertigineux de Nastassja Martin avec un ours — survenu il y a dix ans dans les montagnes du Kamtchatka — est de celles qui marquent une vie et façonnent une trajectoire intellectuelle singulière.

Dans son récit Croire aux fauves (2019), l’anthropologue française transforme cette épreuve en un évènement existentiel et ontologique. De la morsure à la métamorphose, cette rencontre fait éclater plusieurs frontières : entre l’homme et l’animal, entre le mythe et la réalité, entre deux cosmologies, celle, naturaliste, des sociétés occidentales, et celle, animiste, du peuple évène.

En confrontant l’expérience de Nastassja Martin à la pensée éthique d’Emmanuel Levinas, nous découvrons dans cet épisode comment le regard et le rêve peuvent constituer des expériences-limites du rapport à l’autre, où s’inventent d’autres manières d’habiter le monde.

Références

Philippe Descola, Par delà nature et culture, Gallimard (2005)

Emmanuel Levinas, Altérité et transcendance, Le Livre de Poche (1995)

Nastassja Martin

• Les Âmes sauvages. Face à l’Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska , La Découverte (2016)

• Croire aux fauves, Gallimard (2019)

• À l'est des rêves. Réponses even aux crises systémiques, La Découverte (2022)

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