• La retraite, miroir de nos choix de société
    Oct 13 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. Finalement, au-delà des chiffres, que révèle le débat sur les retraites ? Il révèle nos contradictions. Nous voulons un système généreux, mais nous refusons d’en assumer le coût. Nous défendons la solidarité, mais nous hésitons à partager équitablement les efforts. Et cela dit quelque chose de notre société ? Oui. La retraite reflète notre vision du travail, de la solidarité et de la transmission. Réformer, ce n’est pas seulement équilibrer des comptes, c’est décider quel contrat social nous voulons pour demain. Donc, la question n’est pas uniquement économique ? Exactement. C’est une question politique et morale : voulons-nous laisser un système insoutenable aux jeunes, ou bâtir un modèle plus juste et durable ? En résumé, la retraite est bien plus qu’un calcul financier : c’est le miroir de nos choix collectifs.
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  • Capitalisation : Comment réussir la transition sans sacrifier une génération
    Oct 13 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. Passer à un système mixte en partie répartition et en partie capitalisation, paraît séduisant, mais comment financer la transition ? C’est la vraie difficulté. En 1945, le choix d’un système par répartition permettait de verser immédiatement des pensions aux anciens qui n’avaient pas cotisé pour leur retraite, ce qui n’était pas possible avec un système par capitalisation. Le problème aujourd’hui, c’est qu’il faut continuer à payer les pensions actuelles tout en constituant une épargne pour demain dans un nouveau système par capitalisation. On ne peut pas demander aux jeunes de porter seuls ce double effort. Quelles options existent ? Trois principalement. Augmenter temporairement les cotisations, recourir à une dette publique ciblée, ou demander un effort aux retraités actuels, notamment les plus favorisés via une indexation réduite. Compte tenu de la crise du pouvoir d’achat du travail, augmenter les cotisations semblent difficile, d’autant que les actifs actuels auront beaucoup moins de retraite que leurs ainés qui vivent mieux qu’eux aujourd’hui. Demander un effort aux retraités par une indexation réduite se justifie aussi en raison des inégalités intergénérationnelles qu’on a déjà évoqué dans un précédent podcast. Et cela a déjà été fait ailleurs ? Oui, la Suède dans les années 1990. Ils ont planifié sur plusieurs décennies, en répartissant les efforts et en expliquant clairement les règles. Résultat : un système plus robuste et accepté. Donc, réussir la transition, c’est partager l’effort équitablement entre générations.
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  • Retraites : un fonds citoyen pour investir dans l’avenir
    Oct 13 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. Tu parles de fonds citoyen. De quoi s’agit-il exactement ? C’est une idée simple : créer un fonds public qui gère une partie des retraites en capitalisation. Ce fonds investirait à la fois pour générer du rendement et pour financer des priorités nationales, comme la transition énergétique, l’innovation ou la réindustrialisation. Donc, nos retraites serviraient aussi à préparer l’avenir du pays ? Exactement. C’est ce que font la Norvège avec son fonds souverain ou la Suède avec ses fonds de pension. Les retraites deviennent un levier d’investissement collectif, et non une simple dépense. Quels seraient les bénéfices ? De meilleurs rendements pour les pensions, une plus grande équité entre générations, et une souveraineté économique renforcée. Aujourd’hui par exemple, nos grandes entreprises sont détenues par des fonds étrangers. Un fonds citoyen permettrait d’augmenter le contrôle sur le capital productif par les Français et de garder la richesse au service du pays. C’est donc un enjeu de souveraineté financière et de partage des profits. En résumé, un tel fonds ferait de la retraite non seulement une sécurité, mais aussi un moteur d’avenir. Donc cela vaut le coup de réfléchir à un fonds d’investissement citoyen.
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  • Retraites : la capitalisation, un tabou français à dépasser
    Oct 7 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. En France, dès qu’on parle de capitalisation, le débat s’enflamme. Pourquoi ? Parce que beaucoup y voient une menace pour la solidarité. Mais c’est une caricature. Rappelons qu’il existe deux grands modes de financement des retraites : la répartition, où la cotisation des actifs sert directement à financer la pension des retraites et la capitalisation, où chacun investit son épargne dans des investissements financiers pour sa retraite. Dans la plupart des pays, les deux systèmes coexistent. En France, la capitalisation représente à peine 2 % des pensions. Aux Pays-Bas, c’est plus de 50 %. Et en quoi cela change la donne ? Les rendements. Si une partie des cotisations avait été investie, la pension moyenne pourrait atteindre 2 700 euros par mois, contre 1 600 aujourd’hui, à l’heure où nous enregistrons ce podcast en 2025. La capitalisation a un rendement plus élevé que la répartition car elle investit dans la partie la plus productive de l’économie et peut se diversifier à l’étranger. Il y a un risque financier de court terme au moment de partir à la retraite, mais la capitalisation n’est pas l’ennemie de la solidarité, elle peut la compléter. Mais comment éviter les dérives financières ? En organisant la capitalisation collectivement, via un fonds public ou citoyen. Ce modèle existe déjà en Norvège ou en Suède, avec transparence et sécurité. En outre, cela permettra de partager davantage les profits des entreprises au plus grand nombre : c’est aussi un enjeu de réduction des inégalités et de répartition des flux de richesse. Donc, dépasser le tabou, c’est renforcer le système, pas l’affaiblir.
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  • Retraites : Réconcilier les Français avec leur retraite grâce à la transparence
    Oct 7 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. Beaucoup de Français disent ne pas comprendre leur retraite. Est-ce si compliqué ? Oui, et c’est un vrai problème. Nous avons plus de quarante régimes, chacun avec ses propres règles. Personne ne sait combien il va toucher à la retraite et comme on n’arrête pas de faire des réformes, on ne sait pas ce qui va changer demain. Un système censé rassurer est devenu source d’angoisse. Pourquoi cette opacité est-elle si grave ? Parce qu’elle détruit la confiance. Quand on ne sait pas ce qu’on aura demain, on doute du système. Et sans confiance, aucune réforme ne peut réussir. Comment redonner de la lisibilité ? En simplifiant. On pourrait réduire le nombre de régimes de retraite pour plus d’équité et de lisibilité, mettre en place des comptes retraite numériques personnalisés pour plus de visibilité, ou passer à un système qui ajuste automatiquement les pensions aux conditions économiques et démographiques. Les idées ne manquent pas, mais nous n’avons pas pu dégager un consensus pour avancer. Pourtant, la transparence, ce n’est pas seulement de la pédagogie : c’est la clé de l’adhésion. En résumé, pour réconcilier les Français avec leur retraite, il faut d’abord leur rendre leur système lisible.
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  • Retraites : pourquoi les réformes actuelles ne suffisent pas
    Oct 2 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. Depuis trente ans, nous avons connu plusieurs réformes des retraites : âge repoussé, durée de cotisation allongée. Pourtant, le problème reste entier. Pourquoi ? Parce que ces réformes sont ce qu’on appelle “paramétriques”. Elles jouent sur les curseurs – âge, durée, taux – mais ne changent pas la logique du système. Or, avec moins d’actifs et plus de retraités, ces ajustements repoussent l’échéance mais ne règlent rien. Et c’est sans compter qu’en permanence, les gouvernements et les institutions comme le Conseil d’Orientation des Retraites ont adopté une vision beaucoup trop optimiste de la croissance, minimisant en permanence l’effort à faire pour maintenir le système en place. Et les Français ont bien compris ce décalage ? Oui, et c’est pour cela qu’ils parlent de “l’énième réforme”. Ils ont l’impression qu’on leur demande toujours plus sans vision d’ensemble. Résultat : 70 % disent ne pas comprendre leur retraite et 84 % pensent qu’ils perdront en pouvoir d’achat. La confiance est brisée. D’autres pays ont fait différemment ? Oui, la Suède a créé un système dit notionnel. Chaque personne cotise sur un compte virtuel où ses droits sont enregistrés de façon transparente. Le montant de la future pension s’adapte automatiquement à l’évolution de la population et de l’économie. Résultat : équilibre durable, lisibilité, et plus de confiance. Donc, bricoler ne suffit plus. Pour que la retraite reste un horizon de confiance, il faut une réforme structurelle et durable.
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  • Les inégalités entre générations
    Oct 2 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. On entend souvent que les jeunes générations sont les perdantes du système de retraite. Est-ce un mythe ou une réalité ? C’est une réalité. Les retraités actuels bénéficient d’un rendement réel annuel moyen d’environ +2 % sur leurs cotisations. En clair, sur l’ensemble de leur retraite, ils touchent deux fois plus que ce qu’ils ont versé en pouvoir d’achat. Les jeunes générations, elles, devront se contenter d’un rendement beaucoup plus faible : au final, leur gain de pouvoir d’achat des pensions par rapport à leur cotisation sera cinq fois moins élevé que celui des retraités actuels. Comment expliquer un tel écart ? Les baby-boomers ont profité d’une démographie favorable et d’une forte croissance. Dans les années 1960, quatre actifs finançaient un retraité. Aujourd’hui, on est tombé à 1,7, et demain ce sera proche de 1. Cela veut dire que les jeunes paient beaucoup plus pour financer des pensions qui, pour eux, seront bien plus faibles. Car rappelons-le, dans notre système par répartition, on ne cotise pas pour sa retraite, mais pour celle des retraités en place : c’est pourquoi il peut y avoir les fortes inégalités intergénérationnelles qu’on observe aujourd’hui. D’où le sentiment d’injustice et la méfiance des actifs ? Exactement. Ils ont le sentiment de cotiser dans un système qui ne leur garantira pas le même niveau de protection que celui de leurs parents. Et si rien ne change, cette solidarité intergénérationnelle peut se transformer en fracture. En résumé : sans réforme, on entretient un système qui avantage les anciens et pénalise les jeunes, au risque de briser la confiance.
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  • Un système de retraite généreux mais fragile
    Sep 29 2025
    Voix : Mathilde Ferrer et Clémentine Gallès Texte : Pierre-Olivier Beffy Vous écoutez les podcasts de L’Éco à venir — l’économie expliquée de façon claire, rigoureuse et indépendante… et surtout accessible à toutes et à tous. Nous continuons notre série sur les retraites. On dit souvent que la retraite française est l’une des plus protectrices au monde. Est-ce vraiment le cas ? Oui, absolument. Le niveau de vie médian des retraités est quasiment équivalent à celui de l’ensemble de la population, ce qui est rare. Leur taux de pauvreté est l’un des plus faibles d’Europe, à peine 8,5 %. Il est même inférieur à celui des actifs. Et l’âge effectif de départ reste sous les 63 ans, quand la moyenne de l’OCDE est à 65 ans, parfois 67. Sur le papier, c’est un modèle envié. Alors pourquoi tant de débats et de polémiques autour de ce système ? Parce que cette générosité a un coût. La France consacre 14 % de son PIB aux retraites, un record mondial. Aujourd’hui en 2025, cela veut dire que chaque actif verse en moyenne près de 1 000 euros par mois uniquement pour financer les pensions. Ces cotisations pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages, sur le coût du travail pour les entreprises, et elles ne suffisent même pas : l’État doit compléter, aggravant le déficit public. Donc, un système envié, mais qui vit au-dessus de ses moyens ? Exactement. Ce modèle a permis d’offrir une grande sécurité aux retraités d’aujourd’hui, mais il repose sur des bases fragiles. Avec la démographie actuelle et les déficits récurrents, il est clair qu’il n’est plus soutenable tel quel. En résumé, la retraite française est un acquis précieux, mais elle n’a d’avenir que si elle est adaptée à la réalité d’aujourd’hui.
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