Mécaniques de récupération dans la culture hipster et les musiques électroniques, entre recherche de nouvelles esthétiques et appropriation, exotisation, fétichisme. Rencontres artistiques multiculturelles, sampling, deejaying, production : quel rapport de force ?
En 2017, le groupe Cairo Liberation Front, composé de deux DJs blancs originaires des Pays-Bas, s'est présenté comme les « premiers DJ occidentaux à publier des mixtapes d'electro chaabi » et a fait l'objet d'un article dans le New York Times, tandis qu'un club lyonnais les décrivait à tort comme « originaire des quartiers populaires du Caire » ; un an plus tard, le média états-unien Dweller Electronics - Textes depuis une perspective noire analysait sous le titre « The Bleaching of Techno » l’usage d’identités minorisées par les DJ techno blancs. Quand les musiques électroniques nous apparaissent ainsi sous l'angle de « l'appropriation culturelle », s'agit-il de nommer une forme de violence délibérée, un impensé, du déni ? Qu'est-ce qui relève d'attitudes individuelles malhonnêtes, d'une culture diffuse, de la responsabilité d'institutions (labels, clubs, médias...), d'un héritage de dominations systémiques ? Est-il possible d'identifier, d'un point de vue esthétique, ce type de rapports à l'œuvre dans certaines formes de sampling ou de deejaying ? Et comment affectent-ils l'expérience des artistes, mais aussi des amateurices et des auditeurices, selon leur position ?
Avec : Mathys Renela , Samuel Lamontagne et Acidusa.
Modération : Laure Togola
Programmation et coordination : La Boule Noire & Audimat Éditions
Direction éditoriale : Guillaume Heuguet, Laure Togola
Montage : Amel Almia
Générique : Qoso "Top Boy" feat. Omaar (Dawn records, 2024)