Episodes

  • Peter De Caluwe
    Dec 11 2025
    Entré à la Monnaie en 1986 quand elle était dirigée par Gérard Mortier, Peter De Caluwe la quitte quarante ans plus tard, ayant entretemps fait un long détour par Amsterdam puis effectué trois mandats comme grand patron de la maison bruxelloise. Toute la carrière de ce Flamand polyglotte, né en 1963 à Termonde, s’est faite dans le monde de l’opéra, tout à tour comme dramaturge, attaché de presse, directeur de la communication, responsable du casting, coordinateur artistique et enfin directeur général et artistique, intendant dirait-on dans le monde germanique. Après un coup de foudre pour l’opéra provoqué par une représentation de La Forza del Destino de Giuseppe Verdi aux Arènes de Vérone, un titre qui restera fétiche pour lui, deux rencontres déterminantes ont orienté sa vie : celle d’un autre Flamand, le Gantois Gérard Mortier, grand rénovateur de l’opéra à la fin du siècle passé, et celle du Franco-Libanais Pierre Audi ensuite, metteur en scène et directeur d’opéra atypique mais figure tutélaire dont la longévité à l’Opéra d’Amsterdam aura assurément servi de modèle à De Caluwe arrivé à la Monnaie. Certes, son départ imminent de Bruxelles a été plusieurs fois annoncé, que ce soit pour le Festival de Salzbourg ou pour l’Opéra de Paris – deux postes que son premier mentor, Gérard Mortier, avaient lui aussi occupées – et ce n’était sans doute pas un hasard. Mais, finalement, ces velléités de changement se sont toujours arrêtées sur l’avant-dernière marche du podium et la Monnaie, choix du cœur au départ, est aussi devenu choix de la raison. Continuateur de la ligne Mortier comme Bernard Foccroulle l’avait été avant lui, De Caluwe a lui aussi réussi à concilier cette fidélité sans faille à une vraie part de créativité – colorier en dépassant les lignes comme il le dit joliment -, avec à la clé forcément des réussites et des échecs. Son départ était l’occasion d’en parler avec lui, et ainsi de revenir sur le parcours d’un homme qui a la modestie de ne pas se prendre pour un artiste, mais assume que son métier aura été un peu celui d’un cuisinier. Le 31 décembre 2025, avec la dernière représentation de Norma mise en scène par Christophe Coppens, un metteur en scène qu’il a découvert ou peut-être même inventé, l’ère de Peter De Caluwe s’achèvera définitivement à la Monnaie. On n’imagine pas vraiment que, à 62 ans, il se contente de faire son jardin. On ne le voit pas non plus se recycler en banquier d’affaire. Alors ? Il avoue travailler sur un projet de nouveau festival multidisciplinaire au financement encore incertain, mais on n’en sait pas plus pour le moment.

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    38 mins
  • Frank Braley, pianiste
    Dec 4 2025
    De façon un peu familière, on aurait tendance à considérer que, dans la vie musicale belge, Frank Braley fait partie des meubles. Très exactement depuis le 31 mai 1991. Ce jour-là, âgé de 22 ans, ce jeune pianiste français inscrit à la dernière minute au Concours Reine Elisabeth, premier étonné de se retrouver en finale, éblouit la salle Henry le Bœuf, les téléspectateurs et surtout le jury en ne jouant ni Bartok, ni Brahms, ni Rachmaninov, ni Tchaïkovski, mais le Quatrième concerto de Beethoven. Audace suprême de la simplicité. Banco : il remporte le Premier Grand Prix et le Prix du Public. Né à Paris en 1968, Braley avait joué aussi du violon avant de tomber amoureux, pour reprendre ses propres mots, de ce magnifique gros jouet qu’est le piano. Ce qui ne l’empêche pas par ailleurs der confesser qu’il rêve de jouer l’harmonica, forcément plus transportable. Il est devenu pianiste professionnel sans pression familiale, sans renoncer aux plaisirs de la jeunesse et, presque 35 ans plus tard, il reste un pianiste respecté sure la scène internationale sans avoir rien perdu de sa simplicité, de sa sincérité et de son refus des convenances. Braley est le premier à dire que le Concours Reine Elisabeth a changé sa vie. Tant et si bien que, pas ingrat pour un sou, il y est d’ailleurs revenu plusieurs fois. Comme membre du jury – ce qui est un cursus normal pour un ancien vainqueur – mais aussi comme chef d’orchestre ayant dirigé les demi-finales, ce qui est plus inhabituel. C’est qu’entretemps, chambriste passionné et apprécié de ses collègues, il a poussé la musique de chambre jusqu’à diriger, pendant cinq ans, l’orchestre Royal de Chambre de Wallonie, et pas seulement au Concours. Une expérience qu’il définit aujourd’hui comme parenthèse incroyablement enrichissante tout en précisant qu’il ne pense pas être vraiment un chef. Avant d’ajouter, l’instant d’après, qu’il aimerait quand même diriger Le sacre du printemps. Dans ses rêves figure aussi celui de développer des capacités d’improvisateur pour jouer du jazz, et d’être capable de chanter tout en s’accompagnant au piano. Pour nous faire le Winterreise ? Nullement : pour chanter Bohemian Rhapsody. Car Braley, qui répète volontiers que Le romantisme, ce n’est vraiment pas mon esthétique et dont, effectivement, le répertoire semble s’arrêter à Beethoven et Schubert pour ne reprendre qu’à Debussy et Gershwin, se définit aussi comme grand fan de Queen et de Muse. Tout en précisant qu’il préfère la musique où l’on se passe de mots et que, donc, il n’aime pas l’opéra. Pas plus, d’ailleurs, que Tintin ou les huitres Le 12 décembre, Frank Braley donnera au Cercle Gaulois à Bruxelles un récital au bénéfice de l’Institut d’Etudes pour la Justice.

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    36 mins
  • Sol Gabetta, violoncelliste
    Nov 26 2025
    C’est le genre de patronyme qui sonne comme un pseudonyme, mais qui n’en est pas un : depuis vingt ans et quelques, Sol Gabetta émerveille la planète classique et laisse son nom sur quelques enregistrements majeurs, mais aussi dans toutes les grandes salles de concert. Elle a vu le jour en Argentine en 1981 mais a rapidement émigré en Espagne, où elle a commencé à se former avec le violoncelliste letton Ivan Monighetti, un élève de Rostropovitch, qu’elle a ensuite suivi à Bâle quand il est parti y enseigner. Née d’une mère russe et d’un père aux origines italiennes et françaises, Sol Gabetta vit désormais en Suisse, tant et si bien qu’elle possède aujourd’hui trois passeports (argentin, français et suisse), ce qui n’est sans doute pas trop pour voyager autant qu’elle le fait. Tous les grands orchestres du monde la demande, mais elle a aussi fondé son propre ensemble, la Capella Gabetta, avec son frère, le violoniste Andrès Gabetta. Elle excelle avec le même naturel en soliste de grands concertos et en chambriste raffinée, en passionnée de baroque et en création contemporaine, en créatrice et directrice artistique d’un festival qui a déjà vingt ans d’âge ou en pédagogue réputée. On sait aussi qu’elle aime aussi les rencontres fertiles, et on se souvient notamment des disques qu’elle a signés avec des partenaires aussi différents qu’Hélène Grimaud, Bertrand Chamayou, Cecilia Bartoli ou Patricia Kopatchinskaya. En interview, Gabetta se révèle aussi généreuse que quand elle joue du violoncelle : elle parle avec plaisir, détaille ses ressentis, saute d’une idée à l’autre puis revient au point de départ. Le 6 décembre, pour la Saint-Nicolas, Sol Gabetta sera à Bozar pour célébrer la mémoire de Lise Cristiani, la violoncelliste du XIXe siècle au centre de son dernier disque, paru chez Sony Classical comme la plupart des précédents. Ce sera également le premier des quatre concerts qu’elle donnera dans la salle bruxelloise, où elle reviendra encore en 2026, successivement avec Kristina Bezuidenhout, Semyon Bychkov et Santtu-Matias Rouvali. Mais on pourra également l’entendre à Anvers et Gand puisqu’elle y jouera le concerto d’Elgar, son concerto fétiche, sous la direction de Mikko Franck.

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    36 mins
  • Sigiswald Kuiken
    Nov 20 2025
    Attention, figure mythique ! Même si les Français n’ont jamais réussi à prononcer son nom et l’appellent toujours Couichquenne, Sigiswald Kuijken trône dans l’Olympe des musiciens du mouvement baroqueux. Violoniste traditionnel jouant à ses débuts avec autant d’aisance que d’enthousiasme la musique baroque comme la musique contemporaine, on l’a vu en soliste mais aussi avec les ensembles Alarius ou Musique Nouvelles avant que, en 1972, il ne fonde avec Gustav Leonhardt La Petite Bande, un ensemble qui existe toujours aujourd’hui (fût-ce de façon plus discrète), et dont les enregistrements ont marqué la discographie. Professeur de violon baroque au conservatoire royal de La Haye de 1971 à 1996, puis au conservatoire de Bruxelles de 1993 à 2009, docteur honoris causa de la KUL, Sigiswald Kuijken est un homme de convictions, mais aves suffisamment d’ouverture d’esprit pour se remettre en question – ses positions sur l’effectif des chanteurs dans la musique chorale de Bach ou l’usage de la viola da spalla pour les suites pour violoncelle du même en témoignent. C’est aussi un homme de famille, de tribu pourrait-on même dire. Deux de ses frères – Wieland, l’aîne, le violiste, et Bart, le cadet, le flûtiste – ont construit comme lui l’histoire de l’interprétation de la musique baroque et classique sur instruments anciens, son épouse et muse Marleen Thiers a toujours été à ses côtés dans La Petite Bande et ses filles, Sara et Marie, ont pris le relais. On le retrouve dans l’adorable maison du Béguinage de Courtrai où ils vivent désormais, Marleen Thiers et lui, pour parler de cette incroyable carrière. Kuijken une très rafraîchissante liberté de ton et de pensée et même si sa chère Petite Bander a, à son grand dam, perdu la totalité de son financement public et donc aussi une bonne partie de ses activités, il reste fondamentalement un indépendant dans l’âme quand il explique : " Je suis comme le plombier du baroque : s’il y a un robinet à réparer, je le répare et je suis payé pour cela? Mais je ne veux pas être payé s’il n’y a pas de robinet à réparer. " Le 6 décembre, pour la Saint-Nicolas, Sigiswald Kuijken et La Petite Bande seront à Louvain, qui est devenu leur port d’attache. Leurs enregistrements restent disponibles notamment sur le label Accent.

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    37 mins
  • Christian Gerhaher, baryton
    Nov 12 2025
    Né à Straubing, en Bavière, le 24 juillet 1969, Gerhaher a étudié d’abord le violon et l’alto avant de se diriger vers le chant, tout en poursuivant en parallèle, et jusqu’à leur terme, des études de médecine. Après des masterclasses notamment avec Dietrich Fischer Dieskau ou Elisabeth Schwarzkopf, il a fait ses classes d’apprentissage dans le lyrique, notamment au modeste opéra de Wurtzbourg. Au niveau international, on l’a découvert dans des enregistrements de Nikolaus Harnoncourt, qui avait remarqué non seulement sa voix très sûre de baryton mais aussi sa capacité à dire le texte et à l’habiter de sens. Au disque, on lui doit notamment une intégrale des lieder de Schumann, mais aussi des récitals consacrés à Schubert, Mahler, Mozart ou Brahms, ou encore à des musiciens moins familiers comme Othmar Schoeck ou Wolfgang Rihm. Ses apparitions à l’opéra sont rares mais, chaque fois, marquantes. Parmi ses rôles signatures, il y a le Wozzeck de Berg, Wolfram dans Tannhäuser, Golaud dans Pelléas et Mélisande ou le Comte des Noces de Figaro, mais on l’a remarqué aussi en Simon Boccanegra de Verdi, Amfortas dans Parsifal, Pelléas ou, tout récemment, Elias de Mendelssohn. Christian Gerhaher réagit à l’évolution du monde en prenant, de temps en temps, des positions publiques. Pour les droits des artistes pendant la pandémie, pour la protection de l’enseignement artistique en Bavière plus récemment ou même, lors d’une campagne électorale, en soutien du SPD, le parti social démocrate. Loin de la langue de bois parfois presque promotionnelle de certains musiciens, Gerhaher cultive l’humilité et la sincérité comme des vertus cardinales, quitte à avouer son pessimisme sur l’évolution du monde qui l’entoure, mais aussi sur le cœur même de son art. Jusque décembre, Christian Gerhaher sera sur la scène de l’Opéra de Paris pour incarner le Comte dans Le Nozze di Figaro de Mozart. En mars prochain, il sera au festival de Pâques de Salzbourg pour chanter son premier Wotan dans Das Rheingold. Entre les deux, il y aura évidemment nombre de récitals de mélodie aux quatre coins du monde classique.

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    31 mins
  • Vanessa Wagner, pianiste
    Nov 6 2025
    Il y a déjà plus de trente ans que Vanessa Wagner fait partie des valeurs sûres der la scène pianistique française, et même internationale. Dotée d’un patronyme célèbre – mais il n’y a rien chez elle ni de germanique ni de wagnérien, et elle précise même préférer Verdi à son illustre homonyme – elle est née à Rennes en 1973. Ce qui n’en fait pas pour autant, loin s’en faut, une bretonne bretonnante. C’est là, dans une famille intellectuellement et socialement favorisée, qu’elle a passé sa prime enfance, abordant le piano presque par hasard et sans réelle pression familiale mais montrant rapidement un talent hors du commun. Sortie à 12 ans diplômée du Conservatoire local avant de mettre quelques mois plus tard sur celui de Paris, le fameux CNSM. Une évolution évidente, mais un passage qui le sera moins, Vanessa Wagner tombant sur un pédagogue réputé qui veut la faire rentrer dans le moule où avaient été formés tous ses autres élèves et la jeune femme se révélant quelque peu rebelle. Rebelle, Vanessa Wagner l’est restée jusqu’aujourd’hui. Par ses combats extra-musicaux – notamment pour les droits des animaux, elle s’est même présentée aux élections à Paris en 2017 sur les listes du Parti animaliste - mais aussi par ses choix musicaux. Elle joue et enregistre le grand répertoire pianistique traditionnel – de Mozart à Ravel en passant par Schumann et Debussy – mais elle est aussi une praticienne régulière du répertoire contemporain. Le répertoire contemporain que l’on pourrait qualifier de consensuel, bien sûr, avec des compositeurs largement reconnus comme par exemple Pascal Dusapin dont elle a créé et gravé plusieurs œuvres, mais aussi des musiciens moins consensuels comme les minimalistes américains. Sans oublier ses collaborations avec la scène électro, et notamment le DJ ; producteur et compositeur Murcoff, avec lequel elle a signé en 2016 un album marquant intitulé Statea. Car Vanessa Wagner est aussi et toujours curieuse d’explorer les sentiers non battus. Consacré à l’intégrale des deux livres d’études de Philip Glass, son dernier enregistrement vient de sortir chez Infiné. Elle rêve pour l’avenir d’aborder Bach, et aussi les dernières sonates de Schubert, mais il est probable que d’autres musiciens plus inattendus viendront encore rejoindre son panthéon personnel.

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    29 mins
  • Louis Langrée, chef d'orchestre
    Oct 8 2025
    Chaque semaine Nicolas Blanmont reçoit un artiste du monde musical pour brosser, le temps d'une émission, son autoportrait.

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    30 mins
  • Lionel Lhote
    Oct 1 2025
    Chaque semaine Nicolas Blanmont reçoit un artiste du monde musical pour brosser, le temps d'une émission, son autoportrait.

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    29 mins